Où es-tu né et quelle est ta date de naissance ?
Lesquin, 05.04.1985
Pourquoi avoir choisi Saint-Luc ?
A vrai dire, je ne l’ai pas vraiment choisi, c’était une évidence lors d’une porte ouverte
Quelle fut ta section et années suivies ?
Illustration
Peux-tu nous parler de ton parcours après Saint-Luc ?
Dès Saint-Luc, j’ai appris par moi-même à vendre mon travail.
J’ai fait les Beaux-arts de Tournai jusqu’à la Licence puis ai fait partie de plusieurs projets musicaux, d’associations, j’ai bien galéré, bien ri, j’ai gagné ma vie avec mon art, parfois avec autre chose.
Après tes études, quelle a été ta carrière d’artiste ?
Comme je le disais au-dessus, j’ai tenté de vendre mon travail très tôt car on ne nous l’apprend pas à l’école. J’ai alors participé à de nombreuses expos-ventes, répondu à une foule d’appels à projets et de concours. J’ai constitué un réseau, ai essayé de manger convenablement, ai travaillé à mi-temps dans des boulots de l’éducation pour donner confiance à ceux qui me louaient des appartements.
Quelle est l’influence de Saint-Luc dans ton parcours artistique ?
J’ai appris la percussion dans le parc, maintenant je suis balaise ;)… Niveau illu, Saint-Luc a été un terrain d’expérimentation technique.
Quel est ton travail actuel et peux-tu nous le présenter ?
Il y a deux parties (voire 3)
– la première c’est mes peintures, très introspectives, engagées, relatant des rêves et des cauchemars. C’est une partie ou mon ego, mes peurs et mes rêves s’expriment;
– la 2ème c’est la photo et le voyage ou je m’intéresse aux autres. Ce projet s’appelle Racines, je vais à la rencontre des gens, m’intéresse à eux, les prends en photo et les projette ensuite dans les arbres ou des lieux naturels qui font référence aux racines et à une part d’histoire de l’individu. Je suis en ce moment même à Calais pour faire ce projet avec les migrants et les aider comme je le peux;
– la 3ème, c’est la réalisation de clips de musique, de la photo ou de la vidéo pour les entreprises. Puis j’ai toujours un pied dans le social où je viens de finir un remplacement de deux mois en tant que responsable de maison d’accueil pour handicapés. Je mets toutes ces missions dans le même paquet bien que bien différentes les unes des autres, sinon, il y en aurait au moins 7 ou 8, voire plus…
Quelle est ta démarche, ton message (si tu en as un) ?
Je reprends une partie de ma biographie :
Clément Lesaffre est un artiste de l’image issu de la région lilloise cherchant sans cesse à pousser les frontières. Grâce à son rayonnement médiatique en France, au Canada et au Québec qu’il a parcourus pour développer son projet “Racines”, il bénéficie d’une grande visibilité à l’international. Il poursuit aussi ses collaborations avec entre autres Pierre-Yves Gayraud, créateur de costumes pour le cinéma sollicité par Warner Bros et par HBO. Il est représenté par la galerie du Château (Nord). “Mes préoccupations se centrent principalement sur l’Humain, dans sa dimension spirituelle et charnelle. Ce sujet est poétiquement traité tantôt avec gravité tantôt avec légèreté. Cela constitue le fil rouge de ma création que ce soit au travers de mes peintures, monotypes, vidéos, photos et même de ma musique. L’esthétique de mes œuvres reflète à la fois une beauté formelle, mais tente aussi de saisir les tréfonds de l’âme humaine.
Ce qui m’intéresse c’est autant le « je » que le « nous ». A travers la retranscription de ma propre expérience – celle de mon introspection – je cherche, de manière souvent frontale, à susciter une émotion, à interroger le spectateur. Mon but est donc qu’il devienne témoin d’une tranche de vie, afin qu’il puisse opérer cette même démarche introspective. En parlant de mon vécu, je cherche aussi à évoquer des préoccupations universelles. Sur cette base, comme une sorte d’évidence, je chemine davantage vers la notion de lien. Si l’introspection a souvent été le moteur de ma création, je m’oriente à présent vers l’autre, en recherche de ce qui peut justement traduire, faire émerger ce lien, toujours avec une préoccupation esthétique certaine. Chaque sujet est traité singulièrement. Considérant la beauté du lien humain, je cherche à restituer cela dans mes oeuvres, notamment par l’hommage que je lui fais en le mettant en scène notamment avec le projet “Racines”.
Mobilisé par ces préoccupations artistiques et humaines, je forme et anime également un public varié, en termes de compétences et d’horizons sociaux différents, lors d’ateliers, cours, formations techniques et artistiques. Je suis aussi membre actif d’Attic Addict, association de cadreurs/monteurs et réalisateurs au concept unique, avec laquelle je réalise des clips de musique en partenariat avec l’Aéronef, scène de musiques actuelles lilloise.”
Fais-tu appel à d’autres créateurs/intervenants dans ton travail ?
Oui, Pierre-Yves Gayraud, évoqué au-dessus est un créateur de costumes pour le ciné, j’ai dessiné les robes que Léa Seydoux a porté dans le film la Belle et la Bête. J’ai été l’intermédiaire entre son cerveau et l’équipe de fabrication des costumes.
Lorsque que j’ai besoin de moyens humains, pour la réalisation d’un clip, je fais appel à mes amis. Nous faisons partie de la même association et nous bossons très souvent avec l’Aéronef, un autre intervenant dans ma vie pro.
Quel sont tes projets à venir ?
Le tour du monde avec “Racines”, et lancer ma carrière de peintre en galerie. Et si ce dernier ne marche pas, enseigner l’art dans sa théorie et sa pratique (un rêve).
Quelles sont tes relations avec les galeries, les autorités ?
Difficiles, on est souvent en train de “quémander”, les barrières sont ENORMES, si nous voulons exposer dans ces lieux, nous devons attendre que notre travail arrive à maturité ou alors coup de chance ou encore piston.
Vis-tu de ton travail ?
Oui, à 80 %
Ton travail t’épanouit-il ?
Je suis libre de faire ce que je veux, mais parfois j’ai du mal à maintenir le “cap mental”.
Quelles questions aimerais-tu que je te pose ?
Est-ce que j’ai un chat ?
Un mot pour la fin ?
N’arrive pas tout de suite !